Gilets jaunes.
Un jour sur terre.

Imaginez, c'est une journée presque ordinaire en France, mais avec une petite touche de jaune. Vous vous réveillez avec le soleil qui brille à travers les rideaux, mais au lieu de vous précipiter pour votre café matinal, vous entendez des klaxons et des cris dans la rue. Vous vous levez et regardez par la fenêtre pour voir une marée de gilets jaunes défilants dans les rues, comme une armée de canaris en colère. Tous se dirigent dans la même direction, le point de ralliement, afin d'entamer ce cortège dans la joie et la bonne humeur.
Au delà des raisons de la colère, suivre le cortège de manifestants où les gens ordinaires se connaissent et se reconnaissent, apporte de toute évidence une dimension festive, conviviale, agréable et populaire.
C'est un lieu de rendez-vous entres amis, collègues, corps de métiers et révolutionnaires souvent très jeunes et éduqués, déterminés à en découdre avec l'ordre pré-établi.
Peu à peu, la fourmilière se transforme en un long bloc sonore et visuel où tout ne fait plus qu'un. Ou presque..

Beaucoup de retraités, d'artistes, de fonctionnaires et d'ouvriers sont au rendez-vous, et les syndicalistes évidemment.
Doucement mais surement, le cortège avance, pacifiste et joyeux. Mais ne nous trompons pas, l’excitation se fait sentir.
Petit à petit le vent tourne. Quelques bourrasques imprévisibles et inattendues de gaz lacrymogènes stoppent le cortège, la tension est très palpable.L'agitation et l'agressivité entrent en scène.
La joie et la bonne humeur ont laissé place à la confrontation.
L'heure est aux black-blocs.

Je ne suis pas très objective, mais je trouve leur apparence plutôt chic et de bon goût. Le style, très épuré, est à la fois inquiétant et élégant.
Je suis moi-même étonnée de les trouver de très bon goût.
Quelques ombrelles noires élégantes Pierre Cardin apportent un certain charisme à l'ensemble du tableau.
Petit à petit le cortège se désintègre laissant place à une confrontation virulente entre black blocs et CRS. Évidement, il est temps de s'éloigner. Une pluie de gaz lacrymogène apporte le bouquet final. La fête est finie.
Les familles et retraités sont partis depuis bien longtemps, il ne reste que peu de chose et un sentiment répété de toujours devoir recommencer à manifester.Peu importe le résultat.

Voilà ce qu'est la France.

Imagine, it’s an almost ordinary day in France, but with a little touch of yellow. You wake up to the sun shining through the curtains, but instead of rushing for your morning coffee, you hear honking horns and shouts in the street. You get up and look out the window to see a tide of yellow vests marching through the streets, like an army of angry canaries. They’re all heading in the same direction, the rallying point, to start the parade with joy and good humor.
Beyond the reasons for their anger, following the march where ordinary people know and recognize each other clearly adds a festive, friendly, pleasant, and popular dimension. It’s a meeting place for friends, colleagues, tradespeople, and revolutionaries, often very young and educated, determined to take on the established order.
Gradually, the ant-hill transforms into a long sound and visual block where everything merges into one. Or almost...
Many retirees, artists, civil servants, and workers are there, as well as the trade unionists, of course. Slowly but surely, the procession moves forward, pacifist and joyful. But let’s not be mistaken, the excitement is palpable. Little by little, the wind shifts. A few unpredictable and unexpected gusts of tear gas halt the procession, and the tension becomes very palpable. The agitation and aggression take center stage. Joy and good humor have given way to confrontation.
The time has come for the black blocs.
I’m not very objective, but I find their appearance rather chic and in good taste. The style, very minimalistic, is both unsettling and elegant. I’m even surprised to find them quite tasteful. A few elegant black umbrellas by Pierre Cardin add a certain charisma to the whole scene.
Gradually, the procession disintegrates, giving way to a violent confrontation between the black blocs and riot police. Obviously, it’s time to move away. A shower of tear gas delivers the final touch. The party is over.
The families and retirees left long ago, and very little remains, just a recurring feeling that we always have to start over when it comes to protesting. No matter the result.
This is what France is.